Concours de la Résistance et de la Déportation 2009 – Premier prix ex aequo catégorie collèges, département de la Vienne
Première partie : questions sur les documents. Deuxième partie : à l’aide de vos connaissances et des documents, vous montrerez comment des enfants et des adolescents sont privés de leurs droits, de leur vie et de leur dignité, au sein du système concentrationnaire nazi. Vous conclurez en montrant l’importance de la protection des droits de l’enfance dans le monde d’aujourd’hui.
Première partie.
1/ Des enfants et adolescents se retrouvent dans les camps de concentration nazis car les nazis, voulant l’extinction complète de la race juive, voient dans l’exécution des enfants l’image parfaite de cette extinction.
En tuant les enfants, les Allemands sont certains qu’ils ne se vengeront pas sur leurs descendants.
2/ Les enfants, surtout les plus jeunes, et les enfants tziganes, sont utilisés comme cobayes. Outre les nombreuses injections de maladies sur ces enfants afin de tirer des conclusions sur les blessés de guerre allemands ; des médecins firent des stérilisations sur de très petites filles, au moyen de rayons X. La plupart en sont mortes, mais toutes revenaient au camp dans d’immenses souffrances avec des symptômes de péritonite et devant rester couchées.
D’autres enfants doivent effectuer le même travail que les adultes, subir l’appel et avoir aussi peu de nourriture et de confort que leurs aînés. En plus des souffrances physiques, il y a les douleurs morales car les enfants côtoient sans cesse la mort.
3/ D’après le témoignage d’Andrée Duruisseau, les conditions de vie des adolescents sont les mêmes que celles des adultes. Ils sont entassés dans des wagons pour animaux, comptés, frappés…Ils n’ont plus d’identité et sont numérotés. Ils effectuent le même travail inhumain que les adultes, travail au-delà de leurs forces. Le manque d’hygiène, le froid dégradent leur état de santé plus rapidement que celui des adultes.
4/ La présence d’enfants et d’adolescents dans le système concentrationnaire nazi a fait avancer rapidement les droits des enfants. En effet, bien que les droits des enfants eussent été évoqués après la première guerre mondiale, l’indignation après la deuxième guerre mondiale qu’il y ait eu des enfants aux premières loges des atrocités commises par les nazis, a permis de remettre à l’ordre du jour les droits des enfants et d’aboutir à la création de l’UNICEF afin de préserver les enfants lors des conflits et de leur assurer des droits fondamentaux.
Deuxième partie.
En 1933, Hitler devient chancelier et crée le premier camp de concentration à Dachau. Quand le Président meurt, il cumule les deux charges et devient le Führer. Afin de mettre en place la « grande Allemagne », il occupe de nombreux pays et déclenche la seconde guerre mondiale le 1er septembre 1939. Il crée dès 1942 le décret sur la « solution finale » des camps d’extermination afin de faire disparaître toutes les races jugées « inférieures » ; les juifs, les tziganes, les slaves ; les handicapés, les homosexuels.
On peut se demander pourquoi des enfants étaient présents dans les camps de concentration et d’extermination ; cela s’explique par la volonté d’Hitler d’anéantir tous les peuples jugés inférieurs et d’imposer la supériorité de la race aryenne (grands, blonds, peau claire). Dans les pays colonisés, Hitler crée les ghettos afin de regrouper les juifs, et les camps d’internement pour regrouper les personnes devant être déportées. En tuant les enfants, les nazis voyaient l’extinction parfaite des « races inférieures » et la certitude que les enfants, une fois adultes, ne se vengeraient pas sur leurs descendants.
Les enfants étaient envoyés dans les camps dans les mêmes conditions que le adultes. La plupart mourraient pendant le voyage. Arrivés au camp, ils étaient « triés » en fonction de leur âge et de leur état physique, la plupart étaient alors exterminés. Ceux étant condamnés au travail avaient leur identité changée en un numéro. Ils effectuaient le même travail que les adultes, dormaient dans les mêmes blocks et avaient aussi peu à manger. Les nazis ne respectaient pas la fragilité des enfants et s’en servaient d’instruments de travail ou de cobayes. En effet, de nombreux enfants, en particulier de jeunes Polonaises, se sont vus inoculer le virus de la tuberculose pour que les nazis puissent tirer des conclusions sur les blessés de guerre allemands.
Les enfants tziganes ont été victimes des stérilisations en série au moyen de rayons X. Les petites filles revenaient au camp dans d’immense souffrances et ne pouvaient plus manger. La plupart en moururent…
Dans ces conditions, la plupart des adultes faisaient preuve de solidarité envers les enfants et tentaient de les préserver ; cependant certains des témoignages racontent que certains n’hésitaient pas à battre les plus jeunes pour avoir leur couchette ou leur nourriture. Le camp des jeunes à Mauthausen, composé en majorité d’Espagnols âgés de douze à dix-huit ans, était l’antonymie du système des camps nazis. Le chef (surnommé « el bigote », le moustachu, par les jeunes), ne parvenait pas à venir à bout de ces adolescents qui brandissaient la justice, la joie et la liberté. La majorité de ces enfants ont été libérés et sauvés à la fin de la guerre.
Les enfants englobant aussi les nouveaux-nés, de nombreux témoignages racontent le sort de ces derniers. Au début les bébés naissaient et étaient confiés à la direction du camp. Les femmes enceintes effectuaient le même travail que les autres jusqu’à terme. Mais à partir de 1942 (décret sur la « solution finale »), les médecins firent avorter les femmes enceintes de moins de huit mois. Puis en 1943, les femmes pouvaient accoucher mais leur enfant était étranglé, noyé ou brûlé sous leurs yeux. Un nouvel ordre s’imposa par la suite, demandant de laisser les bébés vivre. Mais les manques d’hygiène et de lait conduisirent la plupart à la mort ; de plus un contre ordre fut établi ordonnant l’extermination de ces mêmes enfants avec leurs mères dans les chambres à gaz.
Au retour des camps, les enfants furent pris en charge par l’O.S.E. (Organisation de Secours aux Enfants) et confiés à des éducateurs. Ces derniers ne parvenaient pas à aider ces enfants traumatisés et persuadés que personne ne pouvait les comprendre. Certains étaient malades et avaient besoin de soins. Ils devaient reprendre leurs études mais n’avaient souvent ni écrit, ni lu pendant plusieurs mois, voire plusieurs années et n’étaient généralement pas admis au lycée. Ceux qui retrouvaient leur famille ne pouvaient pas raconter leurs souffrances que personne ne voulait entendre. Ils se renfermaient alors dans le silence et se souvenaient de leur enfance ou adolescence volée.
Face à toutes les atrocités commises sur les enfants, un vaste mouvement d’indignation s’imposa et les droits de l’enfant s’imposèrent. Evoqués avant la guerre, ils furent remis à l’ordre du jour et signés par tous les états sauf la Somalie et les Etats-Unis. Ces droits sont primordiaux car ils rappellent l’importance des enfants et l’importance de les préserver des conflits qu’ils n’ont ni créés, ni voulus. Malgré tous ces efforts, en moins de vingt ans, deux millions d’enfants ont été tués lors des guerres et six millions blessés ou mutilés ; de plus nous observons toujours le phénomène des enfants soldats. De nombreuses associations ont vu le jour au lendemain de cette guerre pour préserver encore plus ces enfants. Car comme le disait Serge Dallens, « un enfant vaut toujours l’attention que l’on lui porte, jamais il ne sera trop donné aux enfants victimes des conflits armés ».
En souvenir de tous les jeunes déportés et victimes de la barbarie nazie, ainsi qu’en remerciement à Madame Renée Moreau et à Monsieur Paul Jamain qui sont venus témoigner de leur vie dans les camps.
Clotilde NAULET
Collège privé « Union Chrétienne » – Poitiers