La stèle des fusillés S.A.S
En juin 1944, le commando du 1er SAS (Special Air Service) sous les ordres du Capitaine Tonkin s’installe en forêt de Verrières après avoir été parachuté en différents points du Poitou (Sainte-Maure de Touraine, Airvault, Châtellerault, Lussac-les-Châteaux) les 10 et 11 juin 1944 (Opération Bulbasket) pour procéder à plusieurs missions de sabotage et pour renseigner la R.A.F. (Royal Air Force) sur les points qu’il était important de bombarder.
Dans la nuit du 27 au 28 juin, le Sergent Eccles et le Caporal Bateman partent en mission d’observation au tunnel de St-Benoît.
Le 29 ils sont faits prisonniers et emmenés à Poitiers où ils sont torturés et interrogés par la Gestapo.
Le Capitaine Tonkin raconte la suite : « …J’ai appris [vers 6 heures du matin] qu’un bataillon d’Allemands, avec des voitures blindées, avait entouré notre camp […]. Nous eûmes connaissance de l’attaque à l’aube du 3 juillet lorsque des obus explosèrent dans le camp. Nous eûmes le temps d’organiser les hommes en petits groupes, pour les éparpiller à travers la forêt et glisser ainsi à travers le cordon allemand. Mais nous étions trop peu nombreux pour combattre contre tant d’hommes (plus d’un millier).
Sur les SAS présents, 3 groupes totalisant 13 hommes s’échappèrent. Les 31 hommes qui restaient, sous les ordres du Lieutenant Stephens, essayèrent de forcer leur passage vers la campagne ouverte ».
Le Lieutenant Stephens, blessé, est capturé. Il répond avec mépris aux questions qui lui sont posées. Il est alors frappé à mort, la tête fracassée et son corps est jeté sur la place du village de Verrières.
3 hommes sont également blessés et tous sont capturés. Ils sont exécutés le 7 juillet et enterrés dans 3 fosses communes de 10, 10 et 11 corps dans le bois de Guron en forêt de St-Sauvant. En décembre 1944, leurs corps sont découverts par des chasseurs. Ils sont maintenant enterrés à Rom.
Le capitaine Tonkin poursuit : « je pus être sauvé seulement parce que je restai derrière dans le camp, après que les hommes soient partis, dans le but de détruire le livre de code et faire d’autres choses semblables. Quand j’eus fini, je trouvais que le cordon allemand s’était fermé tout près du camp et je ne pouvais pas m’enfuir. Je restai contre un rocher pendant plusieurs heures, sans bouger (…) et d’une façon incroyable, je ne fus pas vu. Pendant la nuit, je partis à pied.
Ensuite, nous avons réorganisé les hommes restant près de Pressac et avons continué aussi bien que nous le pouvions ».