Contexte historique
Les raisons de la création des camps d’internement en France à partir de 1938.
Les camps d’internement doivent leur existence à un décret-loi du 12 novembre 1938 du gouvernement Daladier qui préconise l’internement administratif des étrangers » en raison de leurs antécédents judiciaires ou de leurs activités dangereuses pour la sécurité nationale « .
Jusqu’alors de nombreux étrangers bénéficiant du droit d’asile sont assignés à résidence en vertu du décret du 2 Mai 1938.
Ces décisions sont à placer dans le contexte de l’époque. Avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, l’Anschluss et les menaces sur la paix, les étrangers affluent dans les démocraties européennes qui leur réservent un accueil des plus mesurés et qui explique le durcissement de la politique d’accueil des étrangers en France.
Bien avant le début de la guerre, les autorités françaises commencent ainsi à interner les étrangers, en particulier les républicains espagnols fuyant le régime de Franco.
Le 22 Juin 1940, l’Armistice de Rethondes sonne le glas de la IIIème République. La France abandonne au Reich allemand l’Alsace et la Lorraine et se retrouve découpée en trois zones : Interdite, Occupée et Libre (jusqu’en novembre 1942). Dans la zone occupée, l’occupant nazi et le régime de Vichy, » l’Etat Français « , décident d’éliminer tous les opposants au régime de la collaboration en les internant puis en les déportant : les Résistants, dès 1940, les Juifs, à partir de Juillet 1941 et les Communistes à partir d’octobre 1941. Dès 1940, les Tziganes se retrouvent eux aussi internés.
Le Haut-Poitou a eu le triste privilège d’être une région choisie pour l’établissement de 2 camps d’internement désignés tantôt comme » camp de séjour surveillé » à Poitiers tantôt comme » camp d’internement administratif » à Rouillé.
Rédigé par Yannick Deport