Des médecins résistants
L’activité du corps médical ne peut pas être passée sous silence. Il a en effet, toujours manifesté une haute idée de son devoir en participant de multiples façons à l’activité de la Résistance.
Les Docteurs MASSONNAUD, André COLAS de Loudun et CHAUVENET de Thouars qui appartenaient au Réseau, Confrérie Notre Dame,CND-Castille du Colonel Rémy furent parmi les tout-premiers, avec les Docteurs PAYARD et QUIVY de Poitiers à se mobiliser pour aider clandestinement les maquisards et les Résistants. De son côté, le Docteur TABOURDEAU fonda et prit la direction du Maquis « Le Docteur » . Enfin, le Docteur Paul ROGEON mit en place la première infrastructure médicale dans la région d’Usson-du-Poitou.
Le docteur GUILLARD qui fut après la Libération maire de Civray, fonda un centre chirurgical bien organisé qui fonctionna dans sa clinique. Son rôle fut essentiel lors des événements du 28 août 1944 et Civray lui doit sans doute de n’avoir pas été un autre Oradour. Une plaque commémorative rappelle ces événements. La modestie du texte en dit long : « C’est dans cette maison, où ont été hospitalisés des soldats allemands, que le Docteur Guillard, Mme Guillard, Mlle Barny obtinrent du Commandant allemand la libération immédiate de Civray : 34 blessés civils, 34 blessés du maquis, 12 blessés allemands dont 6 amenés par le maquis Bayard ont été soignés dans cette maison ».
Enfin, l’Hôpital de Montmorillon où le Docteur VASSOR pratiquait la chirurgie lourde s’est vite révélé utile pour les blessés du maquis de part sa situation en zone libre (30 km de la ligne de démarcation) et du fait qu’il était le seul établissement chirurgical organisé dans cette région. Les années 1943/44 furent malheureusement riches en blessés graves, souvent touchés au ventre, et les soins étaient d’autant plus difficiles que l’hôpital ne disposait à l’époque ni de sang conservé, ni d’antibiotiques. Peu à peu, l’Hôpital de Montmorillon devint presque officiellement « l’hôpital du maquis » grâce aux connaissances du Docteur Vassor et semble t-il à la complicité bienveillante des autorités locales…
Rédigé par Roland Barrat