ils ont aidé des enfants juifs – III –
Marcelle Valensi
L’hébergement dans les familles, de même que les divers frais concernant les enfants, sont assurés par le rabbin Elie Bloch. Ne pouvant faire face, seul, à toutes ces dépenses, il s’adresse aux organisations juives, et plus particulièrement à celle qui s’intéresse aux enfants, le dispensaire « la Mère et l’Enfant ». Plus tard, l’ UGIF (Union Générale des Israélites de France) participera aussi.
Vers le milieu de l’année 1941, une assistante sociale, Marcelle Valensi travaillant pour la Croix Rouge française, mais appartenant en réalité à l’organisation juive “la mère et l’enfant” rend visite aux internés du camp de Poitiers. Cette organisation est appelée plus familièrement le comité de la “Rue Amelot”, du nom de la rue où est situé son siège social dans le 11ème arrondissement de Paris.
Représentant officiellement la Croix-Rouge, elle prend contact avec tous les services sociaux de Poitiers, bien évidemment, en relations étroites avec le rabbin Elie Bloch.
Ses fonctions, auprès de la Croix-Rouge, lui ouvrent toutes les portes de l’administration locale, et rendent son action en faveur des familles juives et de leurs enfants bien plus efficace.
Marcelle Valensi s’est fixée pour mission d’extraire du camp les enfants juifs. Multipliant inlassablement les contacts avec les autorités et les personnalités, elle résoudra toutes les difficultés qui se dresseront pour l’empêcher de réaliser son entreprise.
La libération des enfants de moins de 15 ans nécessite l’organisation de leur placement dans des familles d’accueil ou dans un home situé à Migné : La Sansonnerie. Sous la responsabilité de Marcelle Valensi, le home sera une solution provisoire. Les enfants y arrivent dans un bien triste état. Les conditions de vie n’y sont pas idéales, la nourriture pas assez fortifiante.
Marcelle Valensi se démènera pour améliorer le séjour des enfants. Les difficultés augmentant, les enfants quittent le home en janvier 1942 afin d’être placés dans des familles.
L’histoire des enfants juifs de Poitiers reste indissociable de cette femme exceptionnelle.
Avec le rabbin Elie Bloch, elle monte un vaste réseau de parents adoptifs qui hébergeront dans le Poitou plus de 150 enfants. Tous deux veillent à leur bien-être dans le moindre détail. Certains n’échapperont pas à la déportation.
Marcelle Valensi décède d’une crise cardiaque, à Marseille, le jour de Noël 1942. Elle désirait accueillir les enfants en zone sud.
Article rédigé par Sabine Renard – Darson