M. René Savatier (Président du Comité de Libération)

Je l’observais,
tandis qu’il exposait ce que serait la tâche de la Résistance dans la France libérée.
Et aussitôt l’image de d’Estienne d’Orves ressuscite devant mes yeux. Ils se ressemblaient ».
Le visage émacié, les cheveux noirs coupés drus, le teint mat tirant sur le sombre,
rien d’étonnant qu’il y eut entre eux tant de points communs puisqu’ils étaient
originaires de la même Provence. Les propos qu’il tenait étaient ceux d’un
Saint-Just. Ils définissaient le rôle que l’Armée des Volontaires avait à jouer,
pour maintenir l’ordre, pour veiller à ce que ne s’éteigne pas le grand souffle
révolutionnaire né de la lutte contre l’occupant, mais aussi, et surtout, du refus
de servir la fausse morale de Vichy. « Que ce grave professeur, ce bourgeois catholique,
pratiquant et fervent se dise décidé à balayer hommes et institutions mis en place
par Pétain, surprit les responsables de la Résistance et des maquis, qui se trouvaient
réunis au Château de Lalande à Lathus », et le commissaire de la République de
conclure : « Quand il fut question de désigner celui qui présiderait le Comité
Départemental de Libération, le nom de René Savatier réunit l’unanimité des suffrages ».

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